Trafic de locations touristiques via AirBnb : la mésaventure espagnole du jour
La méthode est de plus en plus pratiquée en Espagne : passer par Airbnb pour sous-louer un logement à des touristes en leur demandant un bail plus important que ce que l'on paie soi-même en tant que locataire. Une pratique illégale qui a débouché sur une folle histoire cette semaine en Espagne.
À Barcelone, un couple s'est rendu compte que leur bailleur sous-louait via AIrbnb leur logement
Ils ne sont pas prêts d'oublier la mésaventure qui vient de leur arriver. À Barcelone, un couple s'est rendu compte que leur bailleur, censé occupé leur studio de 30 mètres carré au coeur du centre-ville de la capitale catalane, n'y habitait plus depuis bien longtemps.
En effet, le jeune homme de vingt-six ans sous-louait au prix fort leur bien à travers la plateforme de location et de réservation de logements de particuliers Airbnb à des touristes venus admirer les beautés de la ville. Le locataire demandait la somme de 230 à 250 euros la nuit, c'est-à-dire huit fois plus que le prix moyen de son propre loyer par jour (30 euros).
Ils changent les serrures pendant la nuit
Informés de la supercherie, le couple victime de cette arnaque a décidé de vérifier sur place ce qui se déroulait et a pu voir de ses propres yeux des touristes aller et venir dans leur appartement.
Dans un premier temps, les propriétaires, soucieux de faire les choses dans les règles, décident de se tourner vers Airbnb mais l'entreprise leur répond qu'ils ne peuvent pas véritablement intervenir pour ce type de situation, si ce n'est en tant que médiateur entre propriétaires et locataires.
Ne souhaitant pas rester éternellement les bras croisés, le couple espagnol finit par imaginer prendre à son propre piège le locataire malhonnête. C'est alors qu'ils décident de s'inscrire sur Airbnb en se faisant passer pour des touristes et de louer leur propre appartement le temps d'une nuit, c'est-à-dire le temps qu'il leur était nécessaire pour pouvoir changer les serrures !
Une amende de 600.000 euros ?
Le couple estime qu'il existe en Espagne de véritables réseaux spécialisés de trafic de location touristique et le maire de Barcelone Ada Colau est en pleine négociation avec les plateformes locatives concernant ce dossier.
Monsieur Colau, élu sous l'étiquette Podemos, veut obliger Airbnb à contrôler la légalité de ses annonces et a menacé la plateforme d'une nouvelle amende de 600.000 euros, sanction maximum prévue dans la loi pour ce type de délit.
En attendant, le fameux locataire véreux n'a toujours pas donné de nouvelle et le couple a récupéré son logement.