VIDEOS. HLM sur Cour(t) : les trois courts-métrages qui embellissent le logement social
"Gagarine" a remporté le premier prix du concours HLM sur Cour(t) à l'issue de la projection des trois films lauréats mardi 16 juin à Paris. Bourse des Crédits vous propose de découvrir ces pépites cinématographiques qui apportent un peu de poésie dans les cités.
"Gagarine" a remporté le premier prix du concours HLM sur Cour(t) à l'issue de la projection des trois films lauréats mardi 16 juin à Paris.
Ils sont drôles, poétiques ou sensibles. Parfois tout à la fois. Les trois courts-métrages lauréats du concours "HLM sur Cour(t)", organisé par l'Union sociale pour l'habitat (USH), offrent un regard tendre et émouvant sur le logement social, loin des clichés.
Ils ont été présentés pour la première fois au public mardi 16 juin à Paris, dans une salle bien remplie, suivis par une remise des prix. C'est "Gagarine", réalisé par Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, qui a conquis le jury avec l'histoire du jeune Youri, habitant de la cité Gagarine à Ivry, passionné d'astronomie.
Nous avons été unanimes sur la qualité du film et tous touchés par sa poésie. C'est un film qui a des idées très singulières
Audrey Estrougo, réalisatrice et présidente du jury 2015
Pour sa troisième édition, le concours avait pour thème "Fabriques de vies actives". "On a trop souvent décrié les HLM. Or, il y a des vies derrière une porte, des vies qui sont actives", explique Jean-Louis Dumont, président de l'USH.
"Relier mon histoire familiale au thème du logement social"
Un thème qui a inspiré bon nombre de réalisateurs : 34 scénarios ont été reçus pour seulement trois projets sélectionnés. Les candidats n'avaient que cinq mois, à partir de janvier, pour boucler leur film.
"Ce qui m'intéressait dans ce concours, c'était de pouvoir relier mon histoire familiale et personnelle au thème du logement social, du vivre-ensemble", raconte Stéphane Ly-Cuong, réalisateur du court-métrage très drôle "Feuilles de printemps", l'un des trois lauréats.
Chacun des films, aux styles et aux ambiances bien différents, révèle des acteurs brillants : Frédéric Chau (Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?) dans "Feuilles de Printemps"; Loïc Corbery (sociétaire à la Comédie-Française) et Roxane Duran (Dix-sept filles) dans "La nuit, tous les chats sont roses" et Idrissa Diabaté (Bande de filles) dans "Gagarine".
Premier prix : "Gagarine", de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.
L'histoire : Youri a 20 ans et vit avec sa mère dans une cité à Ivry, à laquelle il est très attaché. Si tous les habitants semblent pressés de voir la démolition de leur barre HLM, Youri refuse que le décor où il s'imagine astronaute disparaisse.
Le mot des réalisateurs : "On a découvert un lieu, la cité Gagarine. La future démolition nous a conduits là-bas. Nous avons fait connaissance avec ses habitants, qui nous ont raconté des histoires et qui vivaient cette période de changement.
Ces rencontres ont mis à mal certains jugements que nous portions sur la démolition, qui ne doit pas forcément être perçue comme une violence, comme la fin de quelque chose, mais plutôt comme le début d'une autre. Ça peut être un moment de transformation positive, une nouvelle page de l'histoire des habitants.
Nous avons ressenti le besoin de raconter une histoire en particulier, celle d'un jeune homme un peu rêveur qui va devoir grandir".
"Gagarine", de Union Hlm sur Vimeo.
"Feuilles de printemps", de Stéphane Ly-Cuong
L'histoire : Madame Pham, interprétée par la propre mère du réalisateur, est une vieille dame vietnamienne de 80 ans. Depuis la mort de son mari, elle vit reclus chez elle par peur du monde extérieur. D'abord méfiante de son nouvel auxiliaire de vie sociale, qui ne parle pas vietnamien, elle va apprendre à lui faire confiance petit à petit.
Le mot du réalisateur : "Mes parents –vietnamiens de nationalité française– sont arrivés au début des années 1960 en France, rapatriés en raison de l'instabilité dans l'ex-Indochine. Ils étaient dans l'Allier pendant deux ans puis ils ont eu accès à un logement social dans le Val d'Oise, en banlieue parisienne.
C'était synonyme de confort, de modernité et de progrès social. Il y avait davantage de mixité, un contact plus frontal avec la culture française. Ces premières années HLM et parisiennes furent capitales et fondatrices pour ma famille".
"Feuilles de printemps", de Union Hlm sur Vimeo.
"La nuit, tous les chats sont roses", de Guillaume Renusson
L'histoire : Alice, 17 ans, n'est pas très à l'aise avec son corps. La veille d'un entretien d'embauche pour un stage, elle se dispute avec sa mère et sort de chez elle pour prendre l'air. Puis elle rencontre Lola, un travesti qui, en l'espace d'une nuit, lui redonnera confiance en elle et l'envie de s'assumer en tant que femme.
Le mot du réalisateur : "C'est l'histoire de deux féminités qui se retrouvent ensemble. Le film ne met pas en avant le béton, mais le parcours d'une jeune fille mal dans sa peau. C'était une porte d'entrée pour raconter les HLM parisiens".
"La nuit, tous les chats sont roses" de Union Hlm sur Vimeo.