Assurance emprunteur : faut-il fuir les contrats proposés par votre banque ?

Mickaël Touré 01 Décembre 2020 15:05

Opter pour une assurance de prêt alternative est-elle toujours la meilleure solution ? Dans certaines situations, garder le contrat de sa banque peut également être avantageux. Explications.

Assurance emprunteur : faut-il fuir les contrats proposés par votre banque ?

Souvent pointées du doigt, les bancassurances font souvent office de grands méchants sur secteur de l'assurance emprunteur. Accusés de bloquer les demandes de changements d'assurance ou d'entretenir un manque de concurrence, elles sont souvent dénoncées par les autres acteurs du secteur.

Cela signifie-t-il pour autant qu'il faut systématiquement fuir les contrats qu'elles proposent ? Pas nécessairement, d'autant que dans certains cas, elles représentent la seule alternative possible.

Une législation qui profite aux emprunteurs

L'évolution de la législation sur le marché de l'assurance de prêt a indéniablement profité aux emprunteurs. C'est en tout cas la conclusion du Comité consultatif du secteur financier dans un rapport remis, le mois dernier, au ministre de l'Economie et des finances, Bruno Le Maire.

Globalement, les lois Lagarde, Hamon et Bourquin ont permis une baisse des tarifs sur les contrats d'assurance emprunteur et une concurrence accrue. Le tout dans un marché dominé à plus de 85 % par les banques et pesant plus de 7 milliards d'euros.

Dans les faits, lors de la souscription à un crédit immobilier, l'emprunteur pourra donc opter soit pour le contrat de sa banque, soit pour une assurance concurrente dite « externe ». La mise en concurrence est ainsi possible lors de la signature du contrat, mais également au bout de la première année et tous les ans à la date anniversaire.

Néanmoins s'il potentiellement très lucratif de faire jouer la concurrence, certains profils n'ont pas intérêt à opter pour cette solution.

Un choix qui dépend du profil

En effet, le choix du contrat d'assurance est largement lié à votre profil. Dans son rapport, le Comité s'appuie sur l'exemple d'un prêt immobilier de 100 000 € sur 20 ou 25 ans. Il a ensuite décliné les cotisations annuelles pour 6 types d'emprunteurs différents et aux profils variés : cadres, enseignants, ouvriers... Tous âgés de 25 à 60 ans.

Pour la moitié d'entre eux, tous fumeurs, il s'avère plus avantageux d'opter pour le contrat proposé par la banque. Cela s'explique par le fait que les contrats dits « alternatifs » affichent souvent des disparités de tarifs très importantes selon la catégorie socio-professionnelle, l'âge ou encore le rapport au tabagisme.

A l'inverse, les contrats bancaires eux, affichent en majorité des tarifs assez homogènes. Un signe d'une mutualisation des risques plus importants, au bénéfice des profils plus risqués. La plupart des établissements bancaires ne font, par exemple, aucune distinction entre un emprunteur fumeur et non-fumeur. Reste que pour en avoir le coeur net, une seule solution est possible : faire jouer la concurrence !

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