Comment chauffer son logement grâce aux eaux usées ?
En France, la pratique se généralise. Du public au privé, du HLM au palais de l'Elysée, tous ont recours à la captation des eaux usées pour produire de l'énergie chauffante.
Les eaux usées sont de plus en plus utilisées pour chauffer des bâtiments en France
C'est un or noir encore trop peu exploité. Le phénomène de l'utilisation des eaux usées afin de chauffer son bâtiment de façon optimale, prend de plus en plus d'ampleur en France. Ce lundi, l'entreprise Veolia a même annoncé avoir remporté un appel d'offres pour concevoir et construire la nouvelle usine de traitement des eaux usées de la ville suédoise de Boras.
Ce contrat de 42 millions d'euros, doit pouvoir permettre à la commune d'atteindre son objectif : atteindre le 0% d'énergies fossiles. Si la centrale ne produira pas elle-même le biogaz, et c'est un critère déterminant pour la ville, "l'usine de traitement doit aboutir à des boues susceptibles de produire le plus d'énergie possible via la centrale biogaz avoisinante", indique le groupe français dans un communiqué.
L'autre enjeu de ce projet est d'arriver à recueillir la chaleur produite par les eaux usées. Une tendance amenée depuis que Veolia et Suez, géants du secteur de l'énergie, proposent aux collectivités locales françaises, un système récupérant dans les réseaux municipaux d'égouts la chaleur afin de chauffer l'eau sanitaire ou l'air d'un bâtiment. Dans ce sens, fin novembre 2015, Les Echos précisent qu'Energido (chez Veolia) a signé cinq contrats essentiellement pour le chauffage des piscines.
L'Elysée chauffé grâce aux égouts environnants
Du côté de chez Suez, Degrés Bleus s'est déjà imposé sur une quinzaine d'installations dans 11 villes françaises. Quels sont alors les types de bâtiments concernés ? Parmi eux, on compte des logements, des piscines, des Hôtels de ville, des écoles... jusqu'au palais présidentiel. Pour réduire de 60 % sa consommation d'énergies fossiles, l'Elysée est ainsi chauffé grâce aux égouts municipaux environnant.
Pendant que les grands groupes se chargent des collectivités locales, ce sont les start-ups, jeunes pousses du web, qui s'intéressent aux clients privés et aux bailleurs sociaux, en proposant des "microsystèmes", installés dans une cave d'immeuble et utilisant les rejets de ce dernier pour le chauffer. Lavoisier ne disait-il pas "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" ?