Crédit immobilier : les banques se mettent au pas de la performance énergétique
Outre l'épargne et le taux d'endettement, les établissements financiers se penchent désormais sur la performance énergétique des logements envisagés pour l'achat.
Dans le monde en constante évolution des prêts immobiliers, les banques révisent leurs critères d'octroi de crédits pour refléter une préoccupation croissante : la performance énergétique des biens immobiliers. En plus des facteurs traditionnels tels que l'épargne et le taux d'endettement, les établissements financiers scrutent désormais un nouveau paramètre avant d'approuver un prêt : le diagnostic de performance énergétique (DPE).
La performance énergétique : un nouveau facteur déterminant
Les banques considèrent dorénavant la distance entre le domicile et le lieu de travail comme un facteur influençant le budget carburant, tout en prêtant une attention particulière à la performance énergétique du bien immobilier envisagé. Si vous optez pour un logement énergivore, généralement classé en catégorie F ou G en termes de DPE, dans le but de négocier plus favorablement le prix d'achat, sachez que la banque pourrait devenir plus exigeante.
La fédération bancaire française souligne l'importance croissante du DPE, qui est désormais demandé par de nombreux établissements pour évaluer la viabilité du projet immobilier. Cette mesure est également cruciale pour les investissements locatifs, permettant d'évaluer la capacité du client à louer le bien sur la durée du crédit sollicité.
Exigences d'apport supplémentaire
Les emprunteurs envisageant un logement affichant une faible performance énergétique (DPE F ou G) peuvent se voir demander un apport personnel plus élevé. Dans certains cas, les banques exigent un apport supplémentaire de 10 % du montant total, ou elles acceptent le prêt seulement si des travaux de rénovation énergétique sont prévus ou si un prêt travaux est inclus dans le financement. Ceci a un impact direct sur le niveau d'endettement des emprunteurs, car certaines banques ne financent pas plus de 90 % de la valeur du bien dans de telles situations.
Des taux privilégiés pour les biens énergétiquement performants
En réaction à cette tendance, certaines banques ont choisi de plafonner le taux d'endettement à 30 % pour les logements énergivores, comparé à 35 % pour les autres biens immobiliers. Cette mesure vise à garantir que les emprunteurs disposent d'une marge suffisante pour couvrir les factures énergétiques, qui ont tendance à augmenter.
D'autres établissements, tels que la banque postale, ont opté pour une approche différente. Ils encouragent les acheteurs à entreprendre des travaux de rénovation énergétique dès l'acquisition d'un bien classé de D à G en leur offrant des taux d'intérêt bonifiés.
Cette initiative vise à récompenser les efforts visant à améliorer l'efficacité énergétique des logements. Les économies résultant de ces avantages peuvent atteindre entre 10 000 et 20 000 euros en moyenne, en fonction de l'ancienneté du bien. Par exemple, pour un prêt de 300 000 euros sur 20 ans, cela peut représenter une réduction significative du coût total du crédit immobilier.
Cette nouvelle approche des banques reflète l'évolution de la sensibilité environnementale et l'importance accrue accordée à la performance énergétique dans le secteur immobilier. Elle incite les acheteurs et les propriétaires à envisager des améliorations énergétiques, contribuant ainsi à la transition vers un parc immobilier plus durable et éco-responsable.