Crédit immobilier : les courtiers, agents et promoteurs immobiliers se dressent également contre les recommandations du HCSF
Les professionnels de l'immobilier ont envoyé une lettre commune au Haut Conseil de Stabilité Financière afin de convaincre l'autorité prudentielle d'assouplir les conditions d'octroi des crédits immobiliers.
C'est le feuilleton de cette fin d'année. La semaine dernière, sur le plateau de BFM Business, le directeur général du Crédit Mutuel, Daniel Baal, demandait au gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau d'assouplir les recommandations sur les conditions d'octroi des crédits immobiliers.
Face à cette requête, la réaction de François Villeroy de Galhau ne s'est pas fait attendre. Selon lui, la production des crédits se porte toujours aussi bien et les recommandations permettent d'éviter certaines dérives.
Emises il y a un an, ces recommandations ont pour but d'éviter une éventuelle surchauffe du crédit immobilier après une année 2019 historique en termes de transactions. Le Haut Conseil préconise ainsi de limiter les durées d'emprunts à moins de 25 ans et demande aux banques de respecter un endettement strict de 33 %.
Une alliance inédite
Quelques jours plus tard, force est de constater que le message du gouverneur n'est pas bien passé. Une alliance inédite regroupant les professionnels de l'immobilier (courtiers, promoteurs et agents immobiliers), s'est également prononcée en faveur d'un assouplissement.
Ils ont ainsi rédigé une lettre à destination du HCSF afin de tenter, eux aussi, de convaincre l'autorité d'assouplir les règles fixées il y a un an. Selon BFM Business, qui a pu consulter le document, ils expliquent que ces règles entravent le marché.
Selon eux, face à la crise économique actuellement en cours, les banques optent déjà pour une prudence accrue. Selon les professionnels, les recommandations du HCSF poussent les établissements bancaires à l'excès. Pour preuve, la part des demandes de crédits refusées est passée de 5,5 % en 2019 à 17 % en cette fin d'année.
Le HCSF intransigeant, jusqu'à quand ?
Ils indiquent également que les investisseurs souffrent beaucoup de ces recommandations. Leur part dans les crédits financés est passée de 26 à 11 %, l'an dernier.
Avec cette lettre, les professionnels de l'immobilier espèrent ainsi faire fléchir la position du HCSF avant une nouvelle réunion du Conseil, ce mois-ci. Pour le moment, les banques peuvent déroger aux règles pour environ 15 % des dossiers. Reste à savoir si le HCSF entendra cette fois les requêtes de la profession.