Immobilier : le Crédit Mutuel s'élève contre les recommandations du HCSF
Interrogé sur BFM Business, le directeur général du Crédit Mutuel Daniel Baal, a demandé au gouverneur de la Banque de France d'alléger les conditions d'accès aux crédits immobiliers.
C'était il y a déjà un an. En décembre 2019, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) publiait une série de recommandations afin de prévenir une éventuelle surchauffe du crédit immobilier. Il préconisait ainsi de ne plus octroyer de prêts au-delà de 25 ans et de respecter un endettement strictement inférieur à 33 %.
Les banques disposent néanmoins d'une marge et peuvent passer outre ces recommandations pour 15 % de leurs dossiers. Une flexibilité avant tout réservée aux primo-accédants et aux acquéreurs de leur résidence principale.
Un an plus tard, les taux immobiliers sont toujours aussi bas et les conditions d'octroi toujours aussi strictes. Problème, la crise sanitaire est passée par là et certaines voix s'élèvent afin de mettre fin à des conditions parfois jugées trop strictes.
Daniel Baal interpelle le gouverneur de la Banque de France
Interrogé sur le sujet par BFM Business, le directeur général du Crédit Mutuel Daniel Baal a ainsi demandé au gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, un allégement du dispositif : « S'il y a une demande à faire, c'est un peu alléger le dispositif par rapport à celui qui est en place et qui est très sévère. Le taux d'effort à 33 % est peut-être trop sévère. Si on peut le monter à 35 % », réclame-t-il notamment.
Il réclame également une potentielle simplification des recommandations : « Et si j'ai une demande à faire c'est que ça soit simple. Simple, pour qu'on puisse bien l'expliquer à nos réseaux et qu'on puisse bien l'expliquer à nos clients ». Daniel Baal explique également que pour lui, ces recommandations sont un frein à l'accession immobilière.
Le gouverneur de la Banque de France répond
Face à cette sortie médiatique, la réponse de François Villeroy de Galhau ne s'est pas fait attendre. Il argue notamment que la production de crédit immobilier se porte toujours bien : «Je note que la production de crédit immobilier est au plus haut historique au mois d'octobre. Personne ne peut dire que ça a cassé ou freiné abusivement le crédit immobilier ».
Il rappelle également l'intérêt de ces recommandations : « Ce que nous voulons, c'est arrêter une dérive des conditions d'octroi. La dérive des conditions d'octroi aujourd'hui, c'est le surendettement de Français de demain ». Mieux vaut donc prévenir que guérir pour le gouverneur. Une réponse qui ne contentera peut-être pas tous les protagonistes du secteur.