Crédit immobilier : quel sera l'impact de la réforme de l'assurance emprunteur sur votre crédit ?
La réforme de l'assurance emprunteur permettra bientôt à des millions de Français de changer d'assurance quand ils le souhaitent. Mais elle pourrait également cacher quelques côtés pervers. Explications.
La réforme de l'assurance emprunteur est enfin actée ! Après de nombreux mois de discussions, la réforme tant attendue entrera finalement en vigueur dès le 1er juin prochain. Elle sera finalement articulée autour de trois axes forts : la résiliation à tout moment, la suppression des questionnaires de santé et la réduction du temps de droit à l'oubli.
Sur le papier, la réforme devrait permettre, selon ses promoteurs, d'économiser près de 500 millions d'euros de pouvoir d'achat avec des économies pouvant aller de 5 000 à 15 000 euros pour un emprunt de 200 000 euros. Problème, certains redoutent que la réforme ne se retourne finalement contre les emprunteurs.
Vers une augmentation des tarifs ?
Si, sur le papier, on ne peut que se réjouir des nouvelles orientations choisies, certains redoutent néanmoins que la réforme n'entraîne une augmentation des tarifs.
Malgré une équité renforcée, les établissements pourraient être tentés par une augmentation des prix qui viendrait compenser, par exemple, la réduction des exclusions de garanties ou des surprimes. Selon une étude d'Actélior, les primes d'assurances pourraient ainsi augmenter entre 3 et 15 %, selon l'établissement.
D'autres redoutent également que la suppression des questionnaires de santé ne vienne fragiliser le marché notamment en raison d'acteurs moins apte à absorber le risque supplémentaire. Ils craignent un effet pervers qui, en permettant effectivement à quelques milliers de personnes d'accéder au crédit pénalise finalement le plus grand nombre en raison d'une hausse des tarifs pour tous les emprunteurs.
Pour d'autres par contre, comme le rapporteur du Sénat, Daniel Gremillet : « cette suppression n'entraînera pas de hausse des tarifs pour les assurés car le risque réputationnel incitera les assureurs à ne pas entamer une spirale haussière des prix ».
Il faudra désormais attendre le 1er juin pour constater si les craintes sont justifiées ou non.