Crédit immobilier : malgré les recommandations, les durées d'emprunt augmentent
Malgré les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), les banques n'ont jamais accepté autant d'emprunts sur plus de 20 ans. Explications.
Il y a un an, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) sommait les banques de réduire la voilure en ce qui concerne l'octroi des crédits immobiliers. Il recommandait ainsi aux banques de respecter strictement le taux d'endettement de 33 %, mais également de ne pas octroyer de prêt sur une durée supérieure à plus de 25 ans.
Les durées d'emprunt montent en flèche
Un an plus tard, la crise du Covid est passée par là. Résultat, si les banques n'accordent effectivement plus d'emprunts sur plus de 25 ans, les crédits accordés sur une durée entre 20 et 25 ans ont explosé.
Dans son rapport mensuel, l'observatoire du Crédit Logement/CSA fait ainsi état d'une tendance déjà observée en octobre : les durées d'emprunt sont reparties assez nettement à la hausse dans la foulée de la crise sanitaire.
Ainsi, toujours selon l'observatoire, la durée moyenne des prêts se situe actuellement à 233 mois novembre (19 ans et 5 mois), après avoir atteint 235 mois en octobre 2020, le niveau le plus élevé jamais observé.
Des chiffres en trompe l'oeil
Même si ces chiffres restent en dessous des recommandations du HCSF, il intègre également les crédits travaux et autres investissements locatifs, qui se contractent généralement sur des durées moins longues.
Ainsi, la durée moyenne d'une résidence principale dans le neuf est de 252 mois (21 ans), et de 247 mois (20 ans et 7 mois) dans l'ancien. Face à des prix toujours aussi élevés, les emprunteurs préfèrent donc allonger leurs durées d'emprunt.
D'ailleurs, l'observatoire remarque que 51,1 % des prêts accordés en novembre sont des emprunts dans la durée est supérieure à 20 ans. De plus, 50,5 % des crédits prévoient une durée de remboursement comprise entre 241 mois (20 ans et 1 mois) et 300 mois (25 ans). Les crédits sur plus de 25 ans, eux, ne représentent plus désormais que 0,6 % des crédits.