Crédit immobilier : obtenir un prêt est-il toujours aussi facile en 2020 ?
Entre les taux qui restent bas et les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière, l'obtention d'un prêt immobilier est-elle toujours aussi facile en 2020 ? Explications.
Le temps passe, les taux immobiliers sont toujours bas, et pourtant. Depuis le début de l'année, le marché du crédit immobilier intrigue. Après une année 2019 historique, les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) ont semé le trouble sur les emprunteurs. Pour rappel, le HCSF a demandé aux banques de ne plus accepter de prêt aux ménages présentant un endettement supérieur à 33 % et pour une durée dépassant 25 ans.
Au milieu de ces interrogations, une question demeure : est-il toujours aussi facile d'obtenir un prêt immobilier en 2020 ?
Des taux toujours très attractifs
Au niveau des taux, l'année 2020 commence sur les mêmes bases que la fin de l'année 2019. Selon le baromètre de l'observatoire Crédit Logement/CSA pour le mois de février, la moitié des emprunteurs décrochent des taux inférieurs à 1 %, toutes durées confondues. Une proportion qui monte même à 75 % sur une durée de 15 ans.
Plus globalement, les taux d'intérêt moyens des crédits immobiliers sont restés proches de leurs plus bas niveaux historiques en février. Ils s'élèvent à 1,13 % en moyenne. Dans le détail, on observe un taux moyen de 0,93 % sur 15 ans, 1,08 % sur 20 ans et 1,33 % sur 25 ans.
Ainsi, sur le papier, les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), n'ont pas entraîné de décrochage massif. Cela peut s'expliquer par une adaptation rapide des banques qui ont pu ajuster leurs offres.
Le maintien des taux bas : une mauvaise nouvelle ?
Lorsque l'on analyse les derniers chiffres de l'observatoire, on observe tout de même, que la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel (jeunes emprunteurs, foyers moins aisés) a commencé à reculer. Le niveau de l'apport personnel augmente ainsi de + 11,1 % sur les deux premiers mois de l'année en glissement annuel. De même, les durées diminuent (- 4 mois depuis décembre 2019 – 228 mois contre 232 mois en décembre).
En réalité, ces statistiques posent une nouvelle question : le maintien des taux bas est-il réellement une bonne nouvelle ? En effet, alors que les taux commençaient lentement à remonter, le retour de la stabilité résulte davantage de l'exclusion des ménages plus modestes du crédit immobilier que d'un assouplissement des conditions d'octroi.
Bien que les chiffres ne soient pas alarmants, certains particuliers commencent néanmoins à souffrir des nouvelles dispositions des banques. Notamment ceux qui souhaitent se lancer dans l'investissement locatif. Même des profils pourtant excellents peuvent se retrouver sur le carreau à partir du moment où leur endettement dépasse 33 %.
Des écarts qui se creusent
Derrière ces taux, toujours bas, se cachent donc plusieurs réalités. D'un côté, les meilleurs profils peuvent toujours espérer obtenir des crédits à des taux particulièrement attractifs. Dans le même temps, l'écart se creuse entre les taux appliqués aux excellents profils et ceux proposés aux dossiers moins qualitatifs.
Assez surprenamment, le contexte actuel, marqué par l'épidémie du Coronavirus, pourrait bénéficier aux emprunteurs. Plombés par un contexte boursier et sanitaire instable, les taux d'emprunt d'État français - qui permettent en partie de fixer les taux des prêts immobiliers – sont au plus bas. Cela pourrait permettre aux banques de retrouver des marges plus acceptables et de répercuter ces diminutions sur les emprunteurs.