Ile-de-France : découvrez cinq projets d'habitat participatif près de chez vous
Tout au long du mois d'avril, le Printemps du Cohabitat, organisé par le réseau Coab, met en avant cinq projets d'habitat participatif en Ile-de-France. Le point sur cette "3e voie du logement" encore peu développée en France.
Capture écran de la page d'accueil du Coab.
Moins cher, plus convivial, écolo et sur-mesure : l'habitat participatif a apparemment tout pour plaire. Coab, réseau social de l'habitat participatif, a organisé mardi 31 mars le lancement du tout premier Printemps du Cohabitat, au cours duquel seront présentés cinq projets en Ile-de-France. L'occasion pour son jeune fondateur, Julien Maury, de démocratiser cette "3e voie du logement".
Le principe : concevoir, construire et gérer avec ses futurs voisins des logements autour d'espaces communs. Concrètement, plusieurs familles peuvent se réunir et décider de créer une salle de jeux pour leurs enfants ou, selon les envies et les besoins, aménager un espace bricolage, une salle de lecture, etc.
"Aujourd'hui, toutes les règles sont définies en amont dans la chaîne de production du logement et les usagers sont tout au bout, explique Julien Maury. Notre but est de les réintégrer au début de cette chaîne".
De Paris au parc régional du Vexin
En avril, le réseau a égrainé cinq rendez-vous autour de cinq projets très différents, qui réunissent élus, collectivités locales, promoteurs immobiliers et habitants.
• Le premier le 4 avril, à Saint-Cyr-en-Arthies, dans le Val d'Oise. 15 à 20 maisons réparties en quatre mini-hameaux participatifs auront pour objectif de revitaliser une commune rurale.
• Le 7 avril : le projet d'habitat participatif parisien (15 à 20 logements), dans le 11e arrondissement, a pour thème la "gastronomie et le vivre ensemble".
• Le 11 avril, ce sera au tour de la commune de Savigny-le-Temple, dans l'agglomération de Sénart (77), de proposer un terrain destiné à 5 à 10 maisons individuelles autour de "jardins partagés".
• Le 14 avril, Fontenay-sous-Bois présentera une "oasis" de 10 logements au service de la mixité urbaine.
• Pour clore ce Printemps, la ville de Montreuil, pionnière en la matière, dévoilera le 16 avril un programme de 5 à 7 logements à créer en coeur de ville, derrière la mairie.
Ces rencontres permettront de découvrir les projets et de s'informer sur le fonctionnement juridique et financier du cohabitat : autopromotion, coopérative d'habitants, partenariat avec un promoteur...
Les familles intéressées pourront former un groupe d'habitants et déposer leur candidature : les futurs voisins dessineront ensemble les contours d'un projet. Des contours encore un peu flous pour certains élus locaux. Leur rôle est pourtant essentiel : ce sont eux qui ont le pouvoir de céder un terrain et de faire des décotes.
Les interrogations des élus locaux
Les élus doivent prendre conscience que ces projets permettent de tirer parti d'un foncier difficile : une parcelle trop petite pour un bailleur social ou un promoteur, mais trop grande pour une famille seule
Franck Faucheux, architecte et en charge de l'aménagement opérationnel durable au ministère du Logement.
Malgré leur intérêt pour le sujet, Julien Maury reconnaît que l'habitat participatif reste un "objet non identifié pour les maires des petites communes rurales". Un représentant de l'agglomération de Sénart s'interroge : "À Sénart, le foncier n'est pas un problème. Ce qui bloque, c'est le fait de trouver des formules qui fonctionnent. Nous aimerions savoir quelles sont les erreurs à ne pas commettre, ce qui marche et ce qui ne marche pas".
C'est précisément tout l'intérêt de ce Printemps du Cohabitat. D'ici cet été, Coab espère passer de 1000 à 3000 inscrits sur sa plateforme.
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De 10 à 30 % moins cher
L'habitat participatif doit reposer sur certaines valeurs : la solidarité, la mixité sociale et le respect de l'environnement. Mais l'intérêt financier est sans doute le facteur le plus motivant. Entre le prix du terrain au rabais, des coûts de construction maîtrisés et l'absence de marge des promoteurs, l'économie réalisée peut grimper à 30 % par rapport à un achat immobilier classique.
Encore peu connu en France, il devient monnaie courante dans certains pays européens : en Allemagne, 1 logement neuf sur 5 est pensé dans le principe de l'habitat groupé. Mais les lignes commencent à bouger dans l'Hexagone. En 2014, la loi Alur (pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) a donné un sérieux coup de pouce à ce dispositif en le dotant d'un cadre légal et d'une véritable définition.
>> Voir aussi notre reportage vidéo sur un cohabitat à Montreuil :