Immobilier : À quoi faut-il s'attendre en 2020 ?
Après une année 2019 historique, beaucoup se demandent si la tendance se poursuivra en 2020. La dernière note de conjoncture immobilière des notaires de France permet d'y voir un peu plus clair.
Selon les Notaires de France, les conditions d'accès à la propriété devraient rester favorable en 2020
2020 sera-t-elle une année aussi prolifique que 2019 en matière d'immobilier ? C'est la question que beaucoup de ménages se posent aujourd'hui. L'année dernière, ils ont pu profiter de taux immobiliers exceptionnels pour obtenir des crédits immobiliers au meilleur taux.
À tel point que le Haut Conseil de Stabilité financière (HCSF), présidé par Bruno Le Maire, a dû mettre en garde les banques face à une éventuelle surchauffe. Ce même conseil proposait dans la foulée des recommandations censées prévenir tous risques éventuels. Problème, selon certains, ces dispositions priveraient plus de 100 000 ménages de l'accès à la propriété.
Dans leur note de conjoncture immobilière, publiée en janvier 2020, les notaires de France s'appuient sur l'indice "Notaires de France-Insee" pour livrer leurs prédictions pour 2020.
2019, une année marquée par un nombre de transactions record...
Pour eux, 2019 fut une année particulièrement dynamique avec plus d'un million de transactions (1 063 000). Les notaires de France observent également plus d'un million de mutations sur 12 mois, soit une augmentation de 10,6 %, une première depuis février 2018. Des mutations qui laissent néanmoins apparaître de fortes disparités régionales.
Selon eux, cette augmentation s'explique par le contexte de taux particulièrement favorable. Mais pas seulement. Dans le contexte social actuel, la pierre fait plus que jamais office de valeur refuge. En clair, les Français font davantage confiance à la pierre.
Cela étant, les mouvements sociaux de décembre 2019 ont probablement entraîné moins de rentrées de dossier sur le dernier mois de l'année, même si ces résultats ne sont pas encore tout à fait vérifiables.
L'année 2019 fut également marquée par une forte hausse des renégociations. En octobre 2019, un quart des crédits immobiliers étaient des renégociations. La production des crédits à l'habitat s'établissait à 24 milliards en octobre 2019. Son plus haut niveau depuis 2017. 26 % de ces crédits nouveaux étaient des renégociations.
... Et une forte hausse des prix
Malgré un nombre de transactions record, l'année fut également marquée par une forte hausse des prix.
Par exemple, les prix des logements dans l'ancien ont continué d'augmenter au troisième trimestre 2019 (+1 % par rapport au deuxième trimestre 2019). Sur un an, les prix ont augmenté de 3,2 % avec une hausse plus importante pour les appartements (+4 %) que pour les maisons (+ 2,5 %).
Comme souvent, cette hausse est particulièrement visible en Ile-de-France. Les prix des logements anciens ont ainsi bondi de 3,6 % entre le troisième trimestre 2018 et le troisième trimestre 2019. Sur un an, le prix des appartements a continué d'augmenter (+ 6,1 % au troisième trimestre).
Quelles prédictions pour 2020 ?
En partant sur la base des avant-contrats, la hausse des prix s'est poursuivie en janvier 2020. Soit +3.8 % pour les maisons et +5.8 % pour les appartements. Les prix des appartements franciliens repartent également à la hausse (+5.9 % en janvier 2020, + 7 % à Paris, +5.8 % en petite couronne).
Cependant, cette hausse n'est pas uniquement visible dans la capitale. Les notaires de France prévoient une hausse entre 5 et 6 % pour les appartements anciens, et 3.5 % et 4.5 % pour les maisons anciennes.
Dans toutes les grandes villes, la hausse des prix devrait s'accélérer. Caen (+ 11 %) et Besançon (+ 10 %) pourraient subir la plus forte hausse. Elle devrait cependant ralentir à Villeurbanne (+ 3 %) et Nantes (+ 5 %).
Revenant sur les propositions du Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF), les notaires de France estiment que ces recommandations pourraient effectivement priver les primo-accédants qui ne bénéficient pas d'un apport suffisant de l'accès à la propriété.
Dernière observation, la note des notaires précise que les conditions d'emprunt devraient rester favorable en 2020 malgré une possible remontée des taux. Dans les faits, une augmentation des taux de 0,3 %, devrait entraîner une augmentation mesurée du remboursement mensuel. Ainsi, pour un emprunt de 100 000€ sur 15 à 20 ans, les emprunteurs pourraient subir une augmentation de 13 à 14 € par mois de leurs mensualités.
Néanmoins, ils estiment que cette possible remontée des taux pourrait entraîner une frénésie acheteuse des ménages qui tenterait alors d'obtenir un taux satisfaisant avant qu'ils ne remontent. Reste désormais à savoir si toutes ces prédictions s'avéreront exactes.