Immobilier : peu de signes de reprise, selon les notaires
Des ventes figées, des prix en légère baisse et des investisseurs toujours absents : les notaires d'Ile-de-France ont constaté jeudi que le marché immobilier francilien était toujours atone au premier trimestre 2015.
Les notaires d'Ile-de-France ont constaté que le marché immobilier francilien était toujours atone au premier trimestre 2015.
"Retour de la confiance", "relance du logement neuf", "frémissement du marché"... Depuis quelques semaines, bon nombre de professionnels de l'immobilier emploient ces termes pour désigner une même tendance : la reprise du secteur immobilier. Ce jeudi 14 mai, les notaires d'Ile-de-France se sont pourtant montrés moins optimistes, résultats du premier trimestre 2015 à l'appui.
"Nos chiffres marquent une poursuite du mouvement depuis trois ans, annonce Pascal Chassaing, premier vice-président de la Chambre des notaires de Paris. Nous sommes toujours dans la continuité à bas niveau, avec des volumes de vente qui restent faibles et des prix qui ne baissent pas assez".
Dans l'ancien, environ 30 900 logements ont été vendus de janvier à mars 2015 en Ile-de-France, soit un niveau quasi identique au 1er trimestre 2014. Les ventes stagnent, et n'augmentent que de 2 % pour les appartements parisiens : "Nous sommes très loin d'un marché dynamique...", remarque Thierry Delesalle, notaire à Paris.
Quant aux prix, ils s'érodent légèrement : -2,6 % en un an pour les appartements en Ile-de-France et -1,3 % pour les maisons, un peu plus "résistantes" à la baisse.
Les studios et les 2-pièces en légère baisse
À Paris, ce sont les studios et les 2-pièces qui, habituellement, résistent le mieux au recul des prix. Depuis 2012, ces derniers n'ont baissé que de 2,2 à 2,5 % en moyenne, contre 5 à 10 % environ pour les autres types de biens. La capitale étant une ville de célibataires et d'étudiants, ces logements sont les "produits de prédilection des petits ménages mais surtout des investisseurs".
Toutefois, même les prix des studios et des 2-pièces connaissent une tendance baissière depuis mi-2014, confirmée en ce début d'année. Preuve que les investisseurs dans l'ancien "ont quasiment disparu depuis un an", constate Thierry Delesalle.
Une hausse des prix peut être à prévoir
À l'inverse, seul le marché du neuf connaît un véritable début de reprise aux yeux des notaires, avec une hausse des ventes de 17 % entre le 1er trimestre 2014 et celui de 2015. Les investisseurs semblent séduits par le dispositif d'investissement locatif Pinel, qui a "donné un coup de fouet au marché du logement neuf", estiment les notaires.
Mais cette période atone pourrait bientôt prendre fin. Avec la légère remontée de taux des crédits annoncée par une ou deux banques ce mois-ci, les notaires de Paris prédisent "des réactions" des acquéreurs et sans doute "la fin de l'attentisme à venir en 2015". Avant de conclure : "Même si la remontée est lente, il y aura un changement d'attitude. Cet afflux d'acheteurs sur un marché atone, ça aura forcément une incidence sur les prix".