Immobilier : les ventes de logements neufs en berne
La hausse des prix de l'immobilier dans le neuf a fait considérablement chuter le nombre de ventes au premier trimestre 2018. La diminution des aides publiques n'a fait qu'accentuer cette tendance.
Les prix dans le neuf ont augmenté de 3% en un an
Malgré un score de 31.000 ventes de janvier à mars 2018 (supérieur à la moyenne trimestrielle 29.599), d'après la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les ventes de logements neufs ont diminué de 10,2% par rapport aux trois premiers mois de l'exercice précédent. Pourquoi une telle baisse ? Eléments de réponse.
Une baisse des ventes au détail combinée à la réduction des aides publiques
Aujourd'hui, les ventes au détail dans le neuf représentent plus de 82% du total des ventes, et ces dernières ont connu une chute importante de l'ordre de 9% l'année passée. De plus, et malgré des taux de crédit relativement modestes, la demande se tasse pour les accédants à la propriété (-11,4%).
Pourquoi un tel phénomène ? Les professionnels du secteur blâment une augmentation des prix de 3% en un an, amputant de manière significative le pouvoir d'achat des ménages tricolores souhaitant acquérir un bien dans le neuf.
D'autre part, ce sont les dernières réductions des aides publiques qui ne sont pas favorables à l'achat. C'est pourquoi, au premier trimestre 2018, les mises en vente ont connu des dégringolades vertigineuses, comme à Lyon (- 56%), en Ile-de-France (- 50%) et dans les Hauts-de-France (- 35%).
La présidence de la FPI estime qu'une aide aux maires bâtisseurs était nécessaire dans le cadre du projet de loi finances 2019. Alimentée par une TVA immobilière à hauteur de 10% et non plus 20% comme c'est le cas aujourd'hui, elle permettrait de relancer l'activité.
Un recul significatif des ventes en bloc
De leur côté, les ventes en bloc pèsent beaucoup moins lourd dans le total des ventes, 7,5% exactement. Toutefois, leur diminution au cours de la dernière année est impressionnante, - 19,3%. Pour quelle raison ? Actuellement, les bailleurs sociaux représentant 3 ventes sur 4 dans les ventes en bloc, et ils ont considérablement réduit leur investissement suite aux directives du gouvernement d'Emmanuel Macron.
La loi logement prévoit également un regroupement des bailleurs sociaux d'ici 2021 qui gèrent moins de 15.000 logements. Malgré une légère inquiétude de la part de la FPI, sa présidente regrette tout de même l'inactivité du mois de mai qui risque de plomber le marché.
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