Vers une nouvelle augmentation des prix de l'immobilier en 2015 pour S&P
L'agence de notation Standard & Poor's a estimé jeudi, dans une note sur l'immobilier en Europe, que les prix du marché français risquent de repartir à la hausse en 2015, après une dernière baisse en 2014. La cause, le manque de logements et la reprise économique.
L'agence de notation Standard & Poor's a estimé que les prix du marché immobilier français risquent de repartir à la hausse en 2015
2%, pas plus. Selon l'agence de notation américaine Standard & Poor's, il ne faut donc pas s'attendre à une baisse particulièrement importante des prix de l'immobilier en 2014, selon une note publiée jeudi 1er mai.
La baisse moyenne devrait toutefois être légèrement plus importante qu'en 2013, -1,4%. Une moyenne qui masque toutefois les disparités géographiques françaises en matière d'immobilier. En seulement 4 mois, l'agence de notation a ainsi déjà revu à la baisse ses estimations de baisse. Pour rappel, en janvier dernier, elle estimait la baisse pour 2014 à 3%.
Les « marchés immobiliers sont en phase de stabilisation ou de hausse, cette année, à mesure que les conditions économiques s'améliorent », note Standard & Poor's.
Augmentation des prix... en 2015
Les prix de l'immobilier n'auront reculé que trois petites années selon l'agence de notation. Cette dernière estime en effet que les prix repartiront à la hausse dès 2015, +2%.
Ils devraient être soutenus par la reprise économique en Europe. La croissance du PIB français est ainsi estimée à 1,4% en 2015, contre 0,2% seulement en 2013 et 0,7% prévue pour cette année.
« A mesure que la croissance économique s'intensifiera, l'amélioration de la confiance devrait grossir le nombre des acheteurs potentiels », expliquent les analystes économiques de Standard & Poor's.
Le manque de nouveaux logements favorisera cette hausse
Standard & Poor's souligne par ailleurs dans sa note le « manque chronique de logements » dans l'Hexagone. Un manque de logement et donc de nouveaux biens en vente qui limite la baisse des prix.
Alors que les besoins de nouveaux logements étaient estimés à 450.000 en 2013, seulement 330.000 sont sortis de terre. Un chiffre loin de couvrir les besoins des ménages, qui vivent désormais moins nombreux dans leur bien immobilier.
Et ce n'est surement pas la baisse du nombre de permis de construire accordé en 2013, -18%, qui inversera cette tendance.
Les taux d'intérêt, seule inconnue
Les taux d'intérêt, historiquement bas, soutiennent aujourd'hui à eux seul le marché de l'immobilier, alors que la confiance des ménages flanche une nouvelle fois en avril. Toutefois, avec ce maintien du marché et des conditions de financement très basses, les vendeurs aussi sont tentés de ne pas baisser leurs prix de vente.
Si les taux d'intérêt soutiennent aujourd'hui le marché de l'immobilier, ils empêchent aussi une correction du niveau des prix. Comme le souligne Standard & Poor's, le marché reste ainsi « cher [face] à des standards historiques ».
Des taux d'intérêt qui ne risquent pourtant pas de remonter pour le moment au vu des récentes déclarations sur la politique monétaire de la BCE et de la Banque de France. Les OAT 10 ans, principaux taux directeurs qui fixent les taux immobiliers, sont en effet descendus sous les 2% depuis quelques semaines.