Le paiement mobile ne convainc toujours pas les Français
La Banque de France vient de publier son Observatoire de la sécurité des moyens de paiement pour l'année 2018. Il révèle un engouement plus que limité des Français pour le paiement mobile.
Le paiement mobile ne séduit toujours pas les Français
Ce mardi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy De Galhau a présenté les résultats de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement pour l'année 2018.
Lors de sa déclaration, il a notamment relevé un engouement plus que limité des Français pour les paiements mobiles, pourtant destinés à se substituer aux paiements par carte.
Le paiement mobile reste « très marginal »
Lors de son allocution, M. Villeroy de Galhau a ainsi affirmé que le paiement mobile reste « très marginal » en France. Il explique également que ce type de paiement ne représente qu'une part minime dans les transactions : « le paiement par mobile, qui était annoncé comme devant peut-être se substituer rapidement au paiement par carte, reste en fait extrêmement marginal : moins de 1% des paiements sans contact ».
Par ailleurs, le rapport démontre que malgré une forte augmentation du nombre de paiements sans contact, la carte reste le moyen de paiement privilégié par les Français : « Les paiements sans contact représentent maintenant 21% des paiements de proximité et, ce qui n'était pas forcément écrit il y a quelques années, il s'agit pour l'essentiel de l'usage de la carte. (...) La carte reste le moyen de paiement ultra-majoritaire (en France), y compris avec le sans contact ».
Pour le gouverneur de la Banque de France, l'hégémonie de la carte bancaire montre bien qu'il faut laisser le choix aux Français, et non tenter d'imposer la technologie : « C'est la preuve qu'il faut une grande ouverture technologique et laisser les Français choisir » a-t-il notamment expliqué.
Des premiers cas de fraudes constatés
D'autre part, le rapport révèle que le paiement mobile n'échappe plus, désormais, aux fraudes. Alors que le paiement mobile était épargné jusqu'ici, les premiers cas ont été constatés en 2018. L'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement précise tout de même que cette fraude reste « particulièrement maîtrisée à 0,03% ».
De plus, l'Observatoire explique que les technologies qui accompagnent les smartphones permettent une sécurisation accrue des transactions. Selon le rapport, le mobile offre « des capacités de sécurisation avancées des paiements et des données sensibles ». Néanmoins, il note également que les dispositifs ne sont pas tous équivalents en termes de sécurité.
En ce sens, l'Observatoire propose quelques pistes. Il recommande, par exemple, aux acteurs "de mettre en oeuvre des dispositifs sécurisant l'enrôlement des utilisateurs au sein des applications de paiement présentes sur les téléphones mobiles, mais également d'identifier et prévenir les transactions à risque ».
Même si les chèques restent, de loin, le moyen de paiement qui subit le plus de fraudes, la mise en application de la directive européenne DSP2, le 14 septembre prochain, devrait entraîner une sécurisation accrue des paiements mobiles.
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