La colocation, un phénomène en plein essor en France
Souvent associée à la vie étudiante, la colocation est un mode de logement qui se démocratise de plus en plus auprès des particuliers français au sens large. Toutefois, le développement de cette pratique sur le marché immobilier national est asymétrique et dépend des zones géographiques.
La colocation se développe dans la plupart des villes françaises de plus de 100.000 habitants, en particulier Nantes et Lyon même si des exceptions, telles que Bordeaux et Paris, existent.
La colocation présente des avantages pour l'ensemble des acteurs du marché immobilier. Pour les locataires, elle permet d'amoindrir les coûts et donc de s'orienter vers des surfaces plus grandes que dans le cadre d'une location classique. Les locataires friands de ce système ne manquant pas, les investisseurs peuvent avoir intérêt à acquérir dès lors de grandes surfaces pour les destiner à la colocation. C'est aussi plus largement le cas pour les propriétaires bailleurs en général qui ne peineront pas à y trouver de la rentabilité. Si la colocation marche déjà très bien dans certaines villes françaises et est promise à un bel avenir dans d'autres, il existe aussi des centres urbains accusant d'un sérieux retard à ce niveau.
Une répartition inégale de la colocation
La colocation fonctionne particulièrement dans les grandes villes intermédiaires dont la population dépasse aisément les 150.000 habitants. Dans des villes telles que Grenoble ou encore Rennes, les pôles universitaires permettent l'existence d'une importante demande étudiante encline à l'option de la colocation. De même, Strasbourg et Toulouse bénéficient de leur dynamisme global (elles sont toutes les deux dans le top 10 des villes françaises en matière de démographie, respectivement à la 9ème et 4ème place) pour assurer l'efficacité de leur marché immobilier vers lequel afflue non seulement la demande mais également l'offre.
Dans des villes un peu moins importantes, cette jeune demande peut peser lourdement sur le marché immobilier, l'orientant presque automatiquement en faveur de la colocation. C'est notamment le cas à Brest, Amiens, Limoges et même Nîmes dont la démographie les positionne à peine au-dessus des 100.000 habitants. En revanche, Montpellier, qui est quand même la septième ville de France avec près de 300.000 habitants, fait également partie de cette catégorie mais la hausse de la pratique de la colocation est logiquement plus prononcée dans son cas.
Cependant, atteint un certain niveau démographique, une proportion élevée d'étudiants et de jeunes n'est pas systématiquement synonyme de forte offre en colocation. A cet égard, les meilleurs exemples sont Paris et Bordeaux, toutes deux réputées pour l'inflation des prix de leur marché immobilier. Ce niveau excessif des prix immobiliers n'incite pas les investisseurs et autres propriétaires bailleurs à proposer des colocations pour leurs logements d'une part et d'autre part les pousse à imposer des conditions strictes en matière de garantie. Ces deux caractéristiques rendent les biens immobiliers relativement opaques à une demande pourtant bien présente de colocation.
>> Pour aller plus loin : Colocation : les étudiants partagent désormais le marché avec les travailleurs