Combien coûte le manque de transparence des banques aux Français en matière de frais ?
Aujourd'hui, l'entreprise britannique spécialisée dans les transferts d'argent internationaux, TransferWise, a publié une étude sur les fameux « frais cachés » appliqués aux consommateurs, par les banques et notamment celles françaises. Cette enquête a permis d'établir un chiffre pour quantifier ces frais liés aux opérations financières transnationales qui s'élève à près de deux milliards d'euros pour la seule année 2017.
Chaque année, les frais cachés appliqués par les banques françaises pour les transferts d'argent internationaux touchent environ trois fois plus les particuliers que les professionnels.
L'institution exécutive de l'UE, la Commission, songe de plus en plus sérieusement à imposer plus de transparence aux banques européennes par rapport aux frais qu'elles incluent à chaque transfert d'argent entre deux pays différents. Ces frais cachés existent particulièrement entre les pays de la zone euro et ceux n'en faisant pas partie et posent un véritable problème concernant les droits du consommateur car ce dernier n'en est pas informé de manière lisible.
C'est dans ce contexte que TransferWise vient de rendre public un travail mené le mois dernier auprès des sept principaux établissements bancaires français à savoir, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa, Crédit Mutuel CM11 Group, Groupe BPCE, La Banque Postale et Société Générale, ainsi que six bureaux de change majeurs (Azimo, Moneygram, Paypal, Paytop, TransferWise et Western Union).
Deux milliards de frais cachés surtout attribués aux particuliers
La Banque mondiale a évalué le coût moyen de ces frais cachés qu'impliquent les transferts d'argent internationaux à 7,13% du montant de la somme transférée. En France, ils touchent presque trois fois plus les particuliers que les professionnels. En effet, ils ont atteint un total légèrement supérieur à un demi-milliard d'euros pour les entreprises et voyageurs d'affaires contre près d'un milliard et demi pour les consommateurs privés dont la moitié utilise des cartes bancaires de crédit à l'étranger, ce qui s'avère préjudiciable en termes de frais subis.
Au sein-même des frais dont s'acquittent les consommateurs privés, ceux-ci sont dus à des opérations relativement courantes et régulières telles que les dépenses lors de vacances à l'étranger hors de la zone euro (un peu plus de 700 millions d'euros) ou encore les transferts d'argent aux familles restées à l'étranger (environ 680 millions d'euros). Ils concernent également mais dans une bien moindre mesure les frais de factures dans des devises autres que l'euro (plus de 25 millions d'euros) et pour un montant deux fois moins important, les versements de salaire dans une autre devise que celle du pays d'origine.
Sur le plan comparatif, la France fait par conséquent office de « mauvaise élève en Europe » d'après les mots de Jeremy Buttner, responsable du secteur bancaire chez TransferWise.
>> Pour aller plus loin : Comment réduire ses frais bancaires à l'étranger ?