Crédit immobilier : un tiers des dossiers refusés à cause de l'endettement
Pris en étau entre la hausse des taux et le taux d'usure, de nombreux ménages voient leur demande de crédit immobilier purement et simplement rejetée.
Depuis quelques mois, le taux d'usure est au coeur des frustrations. Pour les emprunteurs, il est souvent le motif avancé lors d'un refus d'une demande de prêt immobilier. Malgré une hausse de ce taux, en octobre, plus d'un tiers des dossiers serait encore refusés, soit 9 points de plus qu'en janvier 2021.
Pour rappel, selon les règles établies par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière), l'endettement ne peut dépasser 35 %. Les banques ont le droit de déroger à ces règles pour 20 % des dossiers. Problème, avec la hausse des taux de moins en moins de ménages entrent dans les clous.
Des taux qui doublent en un an
En effet, les taux des crédits immobiliers ont plus que doublé en un an (1,1% sur 20 ans en 2021, 2,3% en 2022). Cette hausse a logiquement plombé la capacité des ménages à emprunter.
Face à ces difficultés, la demande de crédit baisse, tout comme l'offre des banques qui préfèrent se concentrer sur les très bons dossiers. Cette décrue des transactions est d'ailleurs largement critiquée par les notaires.
Dans leur dernière note de conjoncture, ils constatent que le volume de transactions dans l'ancien sont en baisse (-3,7% sur un an en juin, -5,6 % sur un an en août). Ils dénoncent notamment le taux d'usure qui « fait d'un outil de protection nécessaire du consommateur un outil de raréfaction du crédit, voire d'exclusion de crédit, y compris pour les bons profils qui n'atteignent pas le taux d'endettement maximal de 35 % ».
Pour eux, « une hausse insuffisante ou trop espacée dans le temps des taux d'usure, à un rythme différent de la hausse des taux bancaires, crée ainsi un goulet d'étranglement qui complique paradoxalement l'accès au crédit immobilier et exclut donc, de fait, certains ménages ».