Immobilier : les artisans du bâtiment craignent un retournement en 2023
Malgré une activité toujours soutenue (+3 % sur un an), les artisans du bâtiment redoutent tout de même un retournement à partir de 2023. Explications.
Pour les artisans du bâtiment, les voyants sont au vert... En tout cas, pour l'instant. En effet, cela pourrait bien changer en 2023. C'est ce que redoute la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB).
Des chiffres encourageants, mais...
Selon les chiffres de la confédération pour le deuxième trimestre, « le volume d'activité a enregistré une hausse de 3%, un taux proche de la moyenne de 3,5 % observée sur les quatre trimestres précédents ».
Les travaux de rénovation thermique ou de l'habitat sont de véritables moteurs pour le secteur. Les carnet de commandes sur ce type de travaux affichent une durée cumulée de 101 jours entre le 1 avril et le 30 juin 2022. Des chiffres qui poussent à l'optimisme, mais qui ne suffisent pas à dissiper les doutes de la Capeb.
Attention à 2023 !
En effet, les artisans s'inquiètent pour leur trésorerie. 22 % des adhérents de la Capeb déplorent ainsi une détérioration de leur trésorerie contre 8 % qui se réjouissent d'une amélioration. Soit un solde négatif de 5,7 points en un seul trimestre entre ces deux catégories.
Une situation en grande partie liée à la flambée des prix des matériaux. Selon la Capeb, les prix ont flambé de 26 % sur un an en juillet dernier. Des hausses certes répercutées par les entreprises, mais à hauteur de 59 % seulement en moyenne. A cela, il faut également ajouter des retards de livraison qui compliquent encore un peu plus la situation.
Face à cela, les artisans redoutent un basculement en 2023. Afin de s'en prémunir, ils sollicitent un accompagnement de l'Etat. D'autant qu'ils redoutent également un recul du niveau d'activité : « le niveau d'activité progressera de 2 à 2,5 % pour toute l'année, ce qui implique une décélération pour sa deuxième moitié ».
Afin d'éviter ce retournement, la Caped a fait part de ses revendications : la transparence des prix, l'indexation des aides publiques aux particuliers et enfin l'application d'une TVA plus réduite (5,5%). Reste désormais à savoir si les pouvoirs publics répondront de manière favorable à ces revendications.