Quelle est la différence entre l'endettement et le surendettement ?

Différences clés entre endettement et surendettement

La capacité de remboursement

  • Endettement : Les mensualités restent gérables grâce aux revenus, sans incident de paiement majeur.
  • Surendettement : L'emprunteur n'arrive plus à respecter ses échéances mensuelles, accumule retards et pénalités. L'étouffement financier est avéré.

Le taux d'endettement et le reste à vivre

  • Endettement raisonnable : Un taux d'endettement total (charges de crédit / revenus nets) généralement < 33 ou 35 %. Le reste à vivre (somme disponible après paiement des charges fixes) demeure confortable.
  • Surendettement : Le taux d'endettement dépasse fréquemment 40, 50 ou 60 %. Le reste à vivre est trop faible pour subvenir convenablement aux dépenses courantes.

L'impact sur la vie quotidienne

  • Endettement maîtrisé : Permet de maintenir un niveau de vie correct, de continuer à épargner parfois.
  • Surendettement : Conduit à des restrictions budgétaires fortes, un stress permanent, voire des difficultés pour payer des factures essentielles (énergie, logement, assurance).

Les signes précurseurs du surendettement

Utilisation intensive de crédits renouvelables

Les crédits renouvelables (ou revolving) possèdent des taux d'intérêt élevés. Les solliciter régulièrement pour boucler ses fins de mois indique souvent un début de surendettement.

Retards de paiement et accumulations de dettes

Quand on commence à reporter des échéances, à cumuler des découverts ou des impayés, c'est un signal d'alarme. Les relances et frais de retard aggravent encore la situation.

Découvert bancaire récurrent ou permanent

Un découvert qui dure ou se répète traduit un déséquilibre budgétaire : les revenus ne couvrent plus les dépenses. Sans correction rapide, le risque de basculer vers le surendettement est élevé.

Pourquoi l'endettement peut parfois être utile ou stratégique ?

Financer un projet à long terme (immobilier, études, etc.)

Contracter un prêt immobilier pour acheter sa résidence principale ou réaliser un investissement locatif est souvent un endettement positif : on construit un patrimoine. De même, un prêt étudiant peut se révéler un excellent investissement si la formation débouche sur un métier mieux rémunéré.

Optimiser sa trésorerie et ses investissements

Les entreprises ou certains particuliers peuvent recourir à l'endettement pour optimiser leurs flux de trésorerie, profiter d'effets de levier (taux bas vs. opportunités de placement). Tant que la charge de la dette reste gérable, l'endettement est un outil.

Bénéficier de taux bas et d'avantages fiscaux

En période de taux historiquement bas, s'endetter peut coûter moins cher que mobiliser son épargne. Parfois, certains prêts s'accompagnent d'avantages fiscaux (prêt immobilier, éco-prêt à taux zéro, etc.).

Les conséquences du surendettement

Stress et impact psychologique

Le surendettement cause une anxiété permanente. L'emprunteur craint les appels de créanciers, l'angoisse de ne plus pouvoir payer ses charges, les poursuites judiciaires éventuelles. Sur le long terme, ce stress peut affecter la santé mentale et la vie familiale.

Restrictions budgétaires et baisse du niveau de vie

Quand chaque euro sert à honorer les dettes, il reste peu de marge pour l'alimentation, les loisirs, ou même les dépenses courantes. Le foyer doit alors pratiquer une économie drastique, parfois incompatible avec une vie décente.

Risques de saisies et de fichage bancaire

En cas de non-paiement, les créanciers peuvent recourir à des procédures de saisie (saisie sur salaire, saisie mobilière, etc.). L'emprunteur risque aussi un fichage FICP (Fichier national des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers), limitant l'accès à tout nouveau prêt.

Comment mesurer la frontière entre endettement et surendettement ?

Le taux d'endettement conseillé (33-35 %)

En France, on considère qu'un taux d'endettement < 33 % indique un endettement “supportable". Certains prêteurs tolèrent jusqu'à 35 %. Si vous dépassiez 40 ou 50 %, vous êtes potentiellement dans une zone rouge.

Le reste à vivre et la réalité du budget

Le reste à vivre par personne du foyer compte autant que le taux d'endettement. Par exemple, un couple avec 5 000 € de revenus et 2 000 € de charges de crédit (40 % d'endettement) peut mieux s'en sortir qu'un foyer avec 2 000 € de revenus et 800 € de crédits (40 % également), car le reste à vivre est plus conséquent dans le premier cas.

La stabilité des revenus et la perspective d'évolution

Un endettement élevé peut rester gérable si vous anticipez une hausse de revenus (promotion, CDI pour un contrat précaire, etc.). En revanche, si vos revenus sont incertains ou susceptibles de diminuer, le risque de surendettement est accru.

Les solutions pour prévenir ou sortir du surendettement

La renégociation ou le rachat de crédits

Regrouper ses dettes pour bénéficier d'une unique mensualité moins élevée peut éviter la spirale du surendettement. Toutefois, il faut veiller à ne pas allonger la durée de façon disproportionnée, sous peine d'augmenter le coût total.

La commission de surendettement

En France, la commission de surendettement (gérée par la Banque de France) peut être saisie lorsqu'un particulier est dans l'impossibilité avérée de payer ses dettes. Celle-ci élabore un plan de redressement (échelonnement, suspension partielle des dettes) ou prononce, en dernier recours, un effacement partiel de la dette.

Le suivi et l'accompagnement budgétaire

Des associations (UFC-Que Choisir, CLCV, etc.) ou des organismes d'accompagnement (Points Conseil Budget) proposent une aide gratuite pour établir un budget, négocier avec les créanciers ou monter un dossier de surendettement. Un courtier en regroupement de crédit peut aussi conseiller dans certaines limites.

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