Comment faire si j'ai des impôts impayés ?

Comprendre ce que signifie avoir des impôts impayés

Avoir des impôts impayés signifie que vous n'avez pas réglé votre dû à l'administration fiscale dans les délais légaux indiqués sur l'avis d'imposition ou la déclaration correspondante. Les raisons peuvent être multiples :

  • Oubli ou négligence
  • Difficultés de trésorerie (perte d'emploi, baisse de revenus, etc.)
  • Mauvaise estimation du montant dû (cas des indépendants ou des professions libérales)
  • Désaccord avec le fisc sur le calcul de l'impôt

Les situations d'impôts impayés concernent aussi bien les particuliers que les professionnels. Une fois la date limite dépassée, l'administration fiscale considère la somme comme échue et peut engager différentes actions pour obtenir le paiement.

Les conséquences des impôts impayés

Majorations et pénalités de retard

Dès lors que le paiement de l'impôt n'est pas effectué dans les délais, des pénalités de retard peuvent s'appliquer. En France, la loi prévoit généralement :

  • Majorations de 10 % : appliquées sur le montant de l'impôt dû si vous ne l'avez pas réglé à temps.
  • Intérêts de retard : calculés au quotidien, ils s'ajoutent à la majoration si le retard se prolonge.

Ces pénalités grèvent davantage votre budget et peuvent vous mettre dans une situation financière encore plus délicate.

Procédures de recouvrement et saisies

Si la dette fiscale persiste, l'administration peut lancer des procédures de recouvrement forcé :

  • Mise en demeure : vous recevez un courrier officiel vous intimant de payer dans un certain délai.
  • Saisie sur compte bancaire : le Trésor public peut demander à votre banque de saisir les sommes dues si la dette est avérée et que vous n'avez pas régularisé votre situation.
  • Saisie sur salaire : l'administration fiscale peut notifier votre employeur pour prélever directement sur votre rémunération.
  • Hypothèque légale : si vous êtes propriétaire d'un bien immobilier, le fisc peut inscrire une hypothèque pour se prémunir contre un éventuel non-paiement.

Ces mesures sont progressives, mais peuvent être appliquées rapidement si vous ne donnez pas signe de vie à l'administration ou si vous ignorez ses relances.

Comment réagir en cas d'impôts impayés ?

Prendre contact avec l'administration fiscale

La première étape, dès que vous prenez conscience que vous ne pourrez pas payer vos impôts ou que vous êtes déjà en retard, consiste à contacter le service des impôts dont vous dépendez. Vous pouvez :

  • Appeler le centre des finances publiques : un conseiller peut vous orienter sur les solutions possibles.
  • Prendre rendez-vous sur place : si la situation est complexe, il peut être préférable de discuter en personne.
  • Envoyer un courrier ou un mail : en expliquant votre situation et en demandant les options de règlement.

Montrer votre bonne foi et votre volonté de régler votre dette est toujours mieux perçu que de laisser la situation se dégrader.

Demander un délai de paiement ou un échelonnement

Si vous rencontrez des difficultés financières, il est possible de solliciter un échelonnement ou un délai de paiement. L'administration fiscale peut accorder des facilités, sous certaines conditions :

  • Rédigez un courrier expliquant les raisons de votre incapacité à payer (chômage, baisse d'activité, charges imprévues, etc.).
  • Proposez un plan d'apurement (par exemple, un certain montant mensuel) adapté à votre budget.
  • Joignez des justificatifs (relevés bancaires, bulletin de salaire, attestation Pôle emploi, etc.) prouvant vos difficultés.

Si la demande est acceptée, vous pourrez alors échelonner le règlement de votre dette sur plusieurs mois, voire plus, en fonction de la situation. Cela vous évitera de subir des procédures de recouvrement plus drastiques.

Négocier une remise gracieuse ou un dégrèvement

En cas de graves problèmes financiers ou de situation exceptionnelle (maladie, invalidité, événement familial tragique), vous pouvez demander une remise gracieuse ou un dégrèvement partiel de l'impôt. Là encore, il s'agit d'envoyer un courrier détaillé et bien argumenté au fisc :

  • Décrivez précisément votre situation (revenus, charges, situation familiale).
  • Apportez toutes les preuves nécessaires (certificats médicaux, justificatifs de perte d'emploi, etc.).
  • Soulignez la nécessité de cette remise pour éviter une situation de détresse financière.

L'administration fiscale étudiera votre dossier au cas par cas. Si elle estime que votre demande est justifiée, elle peut accorder un allégement (partiel ou total) des pénalités, voire de l'impôt principal dans certains cas très particuliers.

Focus sur les situations particulières

Difficultés financières et surendettement

Si vous êtes en situation de surendettement, vous pouvez saisir la commission de surendettement (gérée par la Banque de France). Celle-ci peut recommander des mesures pour alléger vos dettes, y compris fiscales. Toutefois, il est impératif de suivre la procédure officielle :

  • Constituez un dossier de surendettement.
  • Déposez-le auprès de la Banque de France.
  • Attendez la décision de la commission, qui peut proposer un réaménagement de l'ensemble de vos dettes (y compris les impôts impayés).

Entreprises et indépendants

Pour les entreprises et les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales), les dettes fiscales peuvent concerner la TVA, la cotisation foncière des entreprises (CFE) ou encore l'impôt sur les sociétés. Les démarches de régularisation sont similaires à celles des particuliers, mais il est souvent conseillé de faire appel :

  • À un expert-comptable
  • À un conseiller en gestion de patrimoine
  • Ou à la Chambre des Métiers (pour les artisans) / Chambre de Commerce (pour les commerçants)

Ces organismes sont habitués à traiter les problèmes de fiscalité d'entreprise et pourront vous accompagner dans la négociation avec les services fiscaux.

Quels sont les recours en cas de désaccord ?

Il peut arriver que vous contestiez le montant réclamé par l'administration ou que vous estimiez ne pas devoir cet impôt (erreur de calcul, situation mal prise en compte, etc.). Dans ce cas, plusieurs recours existent.

Réclamation contentieuse

La réclamation contentieuse est une procédure qui consiste à contester officiellement le montant de l'impôt ou de la pénalité. Pour cela :

  • Envoyez un courrier recommandé avec accusé de réception au service des impôts compétent.
  • Expliquez les raisons de votre contestation (erreur dans le calcul, revenus mal pris en compte...).
  • Joignez toutes les pièces justificatives pouvant étayer votre demande.

L'administration dispose d'un certain délai (souvent quelques mois) pour vous répondre. Si la réclamation est jugée fondée, un dégrèvement (annulation partielle ou totale de l'impôt) peut être accordé.

Médiateur des finances publiques

Si la situation est bloquée, vous pouvez saisir le médiateur des finances publiques. Cette instance intervient en dernier recours, après que vous avez tenté une réclamation auprès du service concerné. Le médiateur peut émettre un avis ou formuler des recommandations pour résoudre le litige, mais son avis n'a pas force d'obligation légale. Néanmoins, il est souvent écouté par l'administration pour éviter un contentieux long et coûteux.

Voies judiciaires

En ultime recours, il est possible de saisir le tribunal administratif (pour les litiges concernant l'impôt sur le revenu, la taxe foncière, etc.) ou le tribunal judiciaire (pour d'autres types d'impôts, notamment indirects). Les procédures judiciaires en matière fiscale peuvent être longues et nécessitent l'accompagnement d'un avocat spécialisé. Cette voie n'est généralement empruntée que si toutes les autres tentatives de règlement amiable ont échoué.

Anticiper et éviter les impôts impayés

Plutôt que de devoir gérer des impôts impayés et les difficultés qui en découlent, il vaut mieux anticiper et éviter d'en arriver là. Voici quelques conseils pratiques :

  • Tenir un budget prévisionnel : Suivez vos revenus et vos dépenses pour éviter les mauvaises surprises au moment de payer vos impôts.
  • Adapter vos acomptes (impôt sur le revenu) : Si vous êtes soumis au prélèvement à la source, vous pouvez ajuster le taux de prélèvement ou le montant des acomptes si vos revenus diminuent ou augmentent en cours d'année.
  • Vérifier vos déclarations : Une erreur de déclaration peut conduire à un impôt plus élevé que prévu (ou des régularisations tardives). Assurez-vous que vos charges, réductions et crédits d'impôts sont bien pris en compte.
  • Opter pour le prélèvement mensuel : Pour la taxe foncière ou d'autres impôts, vous pouvez choisir de mensualiser le paiement afin de lisser la charge sur 10 mois.
  • Constituer une épargne de précaution : Un petit matelas financier vous permettra de faire face à un rappel d'impôts inattendu.

Sur le même thème

Comparer gratuitement les crédits immobiliers

Inscrivez-vous à notre Newsletter hebdomadaire

Rejoignez 20.000 abonnés puis recevez gratuitement et sans engagement nos actualités et bons plans